Articles similaires à Trois dessins de François Boucher dans un montage par Jean-Baptiste Glomy
Vous voulez plus d
images ou de vidéos ?
Demander au vendeur plus d
images ou de vidéos
1 sur 11
François BoucherTrois dessins de François Boucher dans un montage par Jean-Baptiste GlomyVers 1756
Vers 1756
32 000 €TVA incluse
À propos de cet article
Nous tenons à remercier Juliette Parmentier-Courreau de la Fondation Custodia pour son accueil et son soutien lors de la consultation du Journal des Ouvrages de Glomy.
Cette spectaculaire feuille de desseins ajustés commandée par François Boucher à Jean-Baptiste Glomy est emblématique de l'art du peintre et de sa maîtrise de la Rocaille. Il est également tout à fait représentatif du goût de cette époque dans le domaine des arts décoratifs. Le plus grand de ces trois dessins, placé au bas de la composition, est particulièrement intéressant : datant d'environ 1756, il constitue un modello (apparemment inédit) pour le frontispice du " Catalogue des tableaux de Monsieur de Julienne "), conservé à la Morgan Library de New York.
1. François Boucher, le maître de la Rocaille française
La carrière extraordinaire de François Boucher a été inégalée par ses contemporains en termes de polyvalence, de cohérence et de production. Pour beaucoup, en particulier les écrivains et les collectionneurs qui ont mené le renouveau de l'intérêt pour le rococo français au cours du siècle dernier, ses beautés sensuelles et ses cupidons dodus représentent le dix-huitième siècle français dans ce qu'il a de plus typique. Sa facilité à manier le pinceau, même si elle trahit parfois la superficialité de son art, lui a permis de maîtriser tous les aspects de la peinture - histoire et mythologie, portrait, paysage, vie ordinaire et, dans le cadre de compositions plus vastes, même les natures mortes. Il avait reçu une formation de graveur, et les compétences de dessinateur, dont il s'est imprégné dans le Studio de Jean-François Cars (1661 - 1738), lui ont été utiles tout au long de sa carrière ; ses ravissants dessins sont l'un des aspects les plus recherchés de son œuvre.
Élève de François Lemoyne (1688 - 1737), il maîtrise l'art de la composition. Les quatre années qu'il passe en Italie, de 1727 à 1731, le forment aux œuvres des maîtres, aux classiques et à l'histoire, dont son éducation modeste l'avait privé.
De retour à Paris en 1734, il devient membre à part entière de l'Académie royale de peinture et de sculpture avec son splendide Rinaldo et Armida (Paris, musée du Louvre). Bien que, tout au long de sa carrière, il ait parfois peint des sujets tirés de la Bible et qu'il se soit toujours considéré comme un peintre d'histoire, son propre répertoire d'héroïnes, de séductrices, de paysannes coquettes et de beautés érotiques convenait mieux à une matière plus légère et plus décorative. Sa maîtrise de la technique et de la composition lui a permis de passer de cartons de tapisserie à grande échelle (il a travaillé tout au long de sa carrière pour les manufactures de tapisserie de Beauvais et de Gobelin, devenant directeur de cette dernière en 1755) à des chefs-d'œuvre intimistes tels que Diane au repos (Paris, Louvre) ou Léda et le cygne, ainsi qu'à des scènes occasionnelles de la vie quotidienne comme Le déjeuner (Paris, Louvre), avec ses personnages élégamment vêtus groupés autour d'une table bien dressée.
La production de Boucher est prodigieuse, elle connaît un succès énorme et est largement achetée. D'abord patronné par la Couronne dans les années 1730, et nommé Premier Peintre du Roi en 1765, il exécute de nombreuses commandes royales et princières jusqu'à sa mort en 1770, travaillant notamment pour la maîtresse de Louis XV, la Marquise de Pompadour dans chacun de ses plusieurs palais. Toujours prêt à utiliser ses talents dans d'autres domaines, il conçoit des décors pour le théâtre et l'opéra et fournit des dessins pour la fabrication de figurines à la manufacture de porcelaine de Vincennes (puis de Sèvres). En tant que professeur, il était très apprécié de ses nombreux élèves, parmi lesquels Fragonard, Le Prince, Deshays, Brenet, Baudouin, Lagrenee et Madame de Pompadour elle-même.
Même David, un cousin éloigné, a été clairement influencé par Boucher dans ses premières œuvres qui nous sont parvenues, avec leur palette rococo colorée. Depuis Le Brun, aucun artiste français n'avait exercé un tel monopole sur l'imagerie d'une société particulière ni marqué l'art de son temps.
2. Description des dessins
Bien que très différents, ces trois dessins sont animés par le même esprit créatif et sont donc parfaitement représentatifs du goût de Boucher pour les compositions symboliques ou mythologiques, exécutées dans un style à la fois vif et vigoureux.
Le dessin en haut de la composition (reproduit ci-dessus) représente une Étude de nymphes : trois jeunes femmes sont allongées dans un charmant désordre, tandis qu'une quatrième semble flotter à l'arrière. Bien qu'il soit difficile de relier directement ce dessin à l'une des compositions de Boucher, la nymphe du milieu, avec sa jambe gauche tendue en avant et ses bras écartés, rappelle l'un des personnages de l'une des dernières compositions de Boucher, Mercure confiant Bacchus enfant aux nymphes de Nysa, peinte en 1769.
Typique du goût érotico-mythologique, le dessin du milieu (reproduit ci-dessous) représente Marli et Vénus : Marli, probablement guidé par Cupidon, écarte un rideau, et découvre Vénus endormie. Le sujet, tiré des Métamorphoses d'Ovide (IV, 167-189), est classique depuis la Renaissance et permet à Boucher de représenter avec une grande volupté le corps nu d'une belle endormie. Nous n'avons trouvé aucune peinture de Boucher en rapport avec cette esquisse.
Le troisième dessin (reproduit ci-dessous), le plus grand de la composition, est beaucoup mieux documenté. Elle représente une allégorie des arts, symbolisée par des putti pratiquant les arts (sculpture et dessin) dans l'atmosphère d'un cabinet d'amateur, encombré de bibelots et de portefeuilles de dessins.
Ce dessin a sans doute inspiré le frontispice du "Catalogue des tableaux de Monsieur de Julienne" (dernière photo de la Gallery), un manuscrit présentant la collection de tableaux réunie par l'amateur d'art Jean de Julienne (1686 - 1766). Ce catalogue, probablement réalisé vers 1756, est aujourd'hui conservé à la Morgan Library de New York. Notre dessin permet de confirmer que le frontispice (reproduit ci-dessous), considéré comme étant de la main d'un autre artiste, s'inspire d'un dessin préliminaire de Boucher. Cet artiste inconnu a apporté plusieurs modifications à l'esquisse pleine de vie de Boucher : le putto assis au milieu de la composition (qui pointe vers le monogramme) feuilletait un carnet de dessins dans l'esquisse, tandis que les deux putti à gauche ont été ajoutés, reprenant le thème du feuilletage du carnet de dessins.
3. Le talentueux M. Glomy
Fils d'un maçon d'Auxerre, Jean-Baptiste HENRY entre en apprentissage en 1729, à l'âge de dix-huit ans, chez le marchand Pierre Henry Taumiet. D'abord associé à Helle, marchand d'estampes et de dessins, géographe et conseiller de plusieurs amateurs célèbres, Glomy publie avec lui en 1751 le premier catalogue des eaux-fortes de REMBRANDT, d'après le manuscrit laissé par Gersaint. Glomy a ensuite commencé à travailler pour son propre compte à partir de À partir du 1er juin 1753.
La spécialité de Glomy était l'encadrement et le montage de dessins et d'estampes. Glomy a mis à la mode les "desseins ajustés", c'est-à-dire les dessins montés avec un lavis ou un filet d'or. Les plus grands amateurs et peintres de son temps (comme le peintre François Boucher, qui fut l'un de ses principaux clients) lui confient leurs dessins. Sur les montages qu'il a réalisés, Glomy a apposé un sceau sec avec son nom en toutes lettres ou un sceau avec son initiale G (L.1119), comme sur le montage que nous présentons.
Il avait également inventé un nouvel arrangement artistique, qui consistait à tracer des lignes peintes et dorées sur l'envers du verre. Cette technique a connu un tel succès qu'elle a été baptisée du nom de son inventeur ; un dessin ou une estampe était dit glomisé ou églomisé, c'est-à-dire encadré sous verre à la manière de Glomy.
Parallèlement à son activité de monteur, Parallele dirige des ventes d'art, enrichissant les catalogues de ses propres réflexions pour les rendre moins austères (comme celui de la vente Conti en 1777).
4. Le Journal des Ouvrages
Ce précieux manuscrit conservé à Paris, à la Fondation Custodia (Collection S'Lugt, inv. 9578) nous donne tous les détails des commandes reçues par Glomy de 1753 à 1761. Boucher devient le client de Glomy dès juillet 1754, et le Journal révèle l'importance des commandes qu'il passe : 90 " desseins ajustés " et 33 " feuilles de desseins ajustés " en 1754, 33 " desseins ajustés " et 89 " feuilles de desseins ajustés " en 1755, 43 " desseins ajustés " et 60 " feuilles de desseins ajustés " en 1756, etc. Le prix était de 30 sols par montage avec de l'or, et en 1757 ce prix a été réduit à 20 sols. Le même prix s'appliquait aux "desseins ajustés" et aux "feuilles de desseins ajustés" (comme les nôtres).
La feuille que nous présentons est un exemple fascinant des commandes de Boucher à Glomy et témoigne du goût d'une époque pour les "desseins ajustés" : une fois achevés, Boucher les vendait à des amateurs qui les utilisaient pour décorer leur maison.
5. Encadrement
Nous avons choisi d'encadrer cette belle monture avec un cadre en bois doré sculpté de perles et de rais-de-cœur d'époque Louis XVI.
Principales références bibliographiques :
Boucher - Catalogue de l'exposition du Grand Palais (18 septembre 1986 - 5 janvier 1987) - RMN 1986
F. Marandet, "Pierre Remy (1715-97) : Le marché de l'art parisien au milieu du XVIIIe siècle", Apollo, août 2003.
P. Michel, Le Commerce du tableau à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Villeneuve d'Ascq 2007
- Créateur:François Boucher (1703 - 1770, Français)
- Année de création:Vers 1756
- Dimensions:Hauteur : 52,07 cm (20,5 po)Largeur : 29,55 cm (11,63 po)
- Support:
- Mouvement et style:
- Période:1750-1759
- État:Dimensions des dessins, de haut en bas : 5 ½ x 7 7/8 (14 x 20 cm) ; 4 15/16 x 9 ¾" (12,5 x 24,8 cm) et 7 ½" x 12 13/16" (19 x 32,5 cm) Pour le montage : 20 ½" x 11 5/8" - (52 x 29,5 cm) Signé F. Boucher en bas à droite, juste en dessous de Glomy.
- Adresse de la galerie:PARIS, FR
- Numéro de référence:1stDibs : LU1568211933002
François Boucher
La carrière extraordinaire de François Boucher a été inégalée par ses contemporains en termes de polyvalence, de cohérence et de production. Pour beaucoup, en particulier les écrivains et les collectionneurs qui ont mené le renouveau de l'intérêt pour le rococo français au cours du siècle dernier, ses beautés sensuelles et ses cupidons dodus représentent le dix-huitième siècle français dans ce qu'il a de plus typique. Sa facilité à manier le pinceau, même si elle trahit parfois la superficialité de son art, lui a permis de maîtriser tous les aspects de la peinture - histoire et mythologie, portrait, paysage, vie ordinaire et, dans le cadre de compositions plus vastes, même les natures mortes. Il avait reçu une formation de graveur, et les compétences de dessinateur dont il s'est imprégné dans le Studio de Jean-François Cars (1661 - 1738) lui ont été utiles tout au long de sa carrière ; ses ravissants dessins sont l'un des aspects les plus recherchés de son œuvre. Élève de François Lemoyne (1688 - 1737), il maîtrise l'art de la composition. Les quatre années qu'il passe en Italie, de 1727 à 1731, le forment aux œuvres des maîtres, aux classiques et à l'histoire, dont son éducation modeste l'avait privé. De retour à Paris en 1734, il devient membre à part entière de l'Académie royale de peinture et de sculpture avec son splendide Rinaldo et Armida (Paris, musée du Louvre). Bien que, tout au long de sa carrière, il ait parfois peint des sujets tirés de la Bible et qu'il se soit toujours considéré comme un peintre d'histoire, son propre répertoire d'héroïnes, de séductrices, de paysannes coquettes et de beautés érotiques convenait mieux à un sujet plus léger et plus décoratif. Sa maîtrise de la technique et de la composition lui a permis de passer de cartons de tapisserie à grande échelle (il a travaillé tout au long de sa carrière pour les manufactures de tapisserie de Beauvais et de Gobelin, devenant directeur de cette dernière en 1755) à des chefs-d'œuvre intimistes tels que Diane au repos (Paris, Louvre) ou Léda et le cygne, et à des scènes occasionnelles de la vie quotidienne comme Le déjeuner (Paris, Louvre), avec ses personnages élégamment vêtus groupés autour d'une table bien dressée. La production de Boucher est prodigieuse, elle connaît un succès énorme et est largement achetée. D'abord patronné par la Couronne dans les années 1730, et nommé Premier Peintre du Roi en 1765, il exécute de nombreuses commandes royales et princières jusqu'à sa mort en 1770, travaillant notamment pour la maîtresse de Louis XV, la Marquise de Pompadour dans chacun de ses plusieurs palais. Toujours prêt à utiliser ses talents dans d'autres domaines, il conçoit des décors pour le théâtre et l'opéra et fournit des dessins pour la fabrication de figurines à la manufacture de porcelaine de Vincennes (puis de Sèvres). En tant que professeur, il était très aimé de ses nombreux élèves, parmi lesquels Fragonard, Le Prince, Deshays, Brenet, Baudouin, Lagrenee et Madame de Pompadour elle-même. Même David, un cousin éloigné, a été clairement influencé par Boucher dans ses premières œuvres qui nous sont parvenues, avec leur palette rococo colorée. Depuis Le Brun, aucun artiste français n'avait exercé un tel monopole sur l'imagerie d'une société particulière ni marqué l'art de son temps.
À propos du vendeur
5,0
Vendeur professionnel agréé
Chaque vendeur répond à des normes strictes en matière d
authenticité et de fiabilité
Établi en 2020
Vendeur 1stDibs depuis 2021
11 ventes sur 1stDibs
Temps de réponse habituel : 1 heure
- ExpéditionRecherche du devis...Expédition depuis : PARIS, France
- Politique des retours
Certaines parties de cette page ont été traduites automatiquement. 1stDibs ne garantit pas l
exactitude des traductions. L
anglais est la langue par défaut de ce site web.
Plus d articles de ce vendeur
Tout afficherTrois études exécutées au Palais Pitti en 1761 par Jean-Honoré Fragonard
Par Jean-Honoré Fragonard
Cette brillante feuille d'étude, dont nous présentons ici une contre-épreuve, est un souvenir du voyage de retour d'Italie de Fragonard. Entre avril et septembre 1761, il accompagne ...
Catégorie
années 1760, Maîtres anciens, Dessins et aquarelles - Figuratif
Matériaux
Crayon carbone





