Peter Hoffer

Grande Mountie II, figurative, arbres, cheval, acrylique, huile, peinture sur jute

2018

Les peintures contemporaines de Peters Hoffer ont été décrites comme portant autant sur les matériaux et les techniques de l'atelier que sur les sujets qu'elles véhiculent. Peter Hoffer fait le portrait des arbres. Il invite le public à observer de plus près leur posture, leurs détails et leurs expressions. Le sujet est aussi important que la technique : la façon dont les arbres se râpent, se rayent et vieillissent préoccupe autant Hoffer que les arbres eux-mêmes. Elles sont peintes d'une manière très classique, réaliste et presque photographique, mais elles ont une forte connotation contemporaine due à la finition en résine époxy et à la boîte en bois brut sur laquelle l'artiste peint. L'œuvre d'Hoffer est un mélange paradoxal de passé et de présent, d'ancien et de nouveau, de brut et de sophistiqué, de réaliste et d'abstrait, de perspective extérieure et de sentiment intime. Les arbres que Peters peint ne sont pas une copie d'une géographie existante. Parfois, il peint d'après des photographies, mais la plupart du temps, ces arbres sont des réminiscences. Cependant, qu'elles existent ou non, il considère que son travail relève davantage de la technique, de la manière dont il perçoit le monde, que de la réalité du monde lui-même. À quelques kilomètres de Montréal, Peters possède un chalet au milieu de la forêt, devenu son repaire, un endroit où il aime peindre. Lorsqu'il se lance, il commence par peindre à l'huile sur bois, puis la partie plus créative commence : il applique des touches de peinture acrylique et plusieurs couches de vernis époxy, qu'il fabrique lui-même. Ce procédé s'inspire des vernis utilisés dans les salons de peinture académique du XIXe siècle, une manière d'embellir les tableaux et de les conserver. Pour l'artiste, il s'agit de mettre en scène des paysages évocateurs, qui réveilleront en chacun des souvenirs, des rêves, un sentiment de déjà-vu. Mais à la seconde lecture, si nous voyons plus qu'un paysage mais une véritable réflexion sur l'art, la représentation de la nature et le tableau comme un objet en soi, alors il aura réussi son pari.