Françoise Juvin

Comeals à Istanbul, huile sur papier de Françoise Juvin

Françoise Juvin (1927-2010) est une artiste française née à Nancy. Elle entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon en 1941 où elle rencontre plusieurs artistes tels que Jacques Truphémus, André Cottavoz, Jean Fusaro, et Pierre Coquet qui deviendra son mari en 1948. Avec ce dernier, elle rejoint le Sanzisme en 1945, terme inventé par le peintre Philibert-Charrin pour caractériser un mouvement regroupant quelques anciens élèves des Beaux-Arts de Lyon. Ne voulant appartenir à aucun mouvement artistique dont le titre se termine par "-isme" (impressionnisme, cubisme, etc.), ils choisissent de nommer leur groupe "Sanzisme", littéralement le "Sans-isme". Cette période d'après-guerre rassemble les jeunes générations de moins de trente ans qui souhaitent ne se soumettre à aucune influence. Alors qu'à l'École de Paris, un débat intense se développe autour des notions d'abstraction et de figuration, à Lyon, ce groupe de jeunes artistes, à peine sorti des rigueurs de la guerre, reprend ce débat à son compte. Cette nouvelle génération rassemble des personnalités aussi diverses qu'André Cottavoz, Pierre Doye, James Bansac, Antoine Sanner, Jacques Truphémus, Jean Fusaro, Paul Philibert-Charrin, André Chaix, Paul Clair, Pierre Coquet, Edouard Mouriquand, Roger Bravard, Pierre Palué , André Lauran, Jean Mélinand et Françoise Juvin. La première exposition des Sanzistes a lieu en 1848 à la chapelle du lycée, rue de la Bourse à Lyon. Dans les années 1950, le couple s'installe à Paris, où Françoise enseigne les arts plastiques. Elle réunit ainsi ses deux activités, elle est à la fois peintre et enseignante. En 1960, la galerie Romanet, anciennement située avenue Matignon, expose des œuvres de Françoise pendant plusieurs années avec Pierre Coquet, Jacques Truphémus, Raoul Pradier et Coutelas. Les paysages, les lieux choisis par Françoise prennent forme sur la toile, au détour d'un voyage entrepris dans plusieurs régions de France, dans le Nord, au Tréport, aux Sables d'Olonne et surtout dans le Sud, Collioure, Argelès, Nice et Cannes. Mais Paris reste aussi l'un de ses sujets de prédilection, les natures mortes et les fleurs, qui sont pour elle un prétexte pour utiliser des couleurs gaies et lumineuses. "Son union avec Pierre n'éclipse pas sa nature. Là où lui, spontanément, coupe, élimine, elle, avec une sorte de candeur, apporte, ajoute... et la couleur exulte. (extrait du livre "Les Sanzistes ou la renaissance de la modernité" d'Antoine Vollerin, Editions Mémoire des Arts, 2002)