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Anne-Geneviève Greuze
Une réplique du dernier autoportrait de JB, par sa fille Anne-Geneviève.

1805

13 500 €TVA incluse

À propos de cet article

Alors que le Petit-Palais accueille la première exposition consacrée à l'artiste à Paris depuis plus d'un siècle, cette réplique du dernier tableau de Jean-Baptiste Greuze, exécuté par sa fille Anne-Geneviève aux côtés de son père alors qu'il vivait ses derniers instants, nous présente une image poignante du grand artiste, dépeint avec panache malgré les désillusions de sa vie. 1. Jean-Baptiste Greuze, un peintre adulé en son temps, longtemps méprisé, et que l'on redécouvre aujourd'hui Sixième enfant d'un couvreur de Tournus, Jean-Baptiste Greuze a gardé de son enfance provinciale une certaine rusticité dans son comportement, au-delà de son goût pour la description des scènes pittoresques de la campagne. Il commence par se former auprès d'un peintre lyonnais peu connu, Charles Grandon, avant que son génie ne soit reconnu à Paris où il devient élève à plein temps de l'Académie (de peinture) en 1755. Il expose ses œuvres pour la première fois au Salon durant l'été 1755, avant de partir en voyage en Italie en compagnie de Louis Gougenot, abbé de Chezal-Benoît. De retour à Paris, Greuze devient un peintre prolifique, participant largement aux Salons organisés entre 1759 et 1765, auxquels il envoie pas moins de 63 tableaux : de nombreuses scènes de genre (Le Contrat de mariage, La Mère bien-aimée), mais aussi des portraits de son entourage familial, de courtisans et d'amateurs d'art, ou encore de ses confrères. L'Académie lui ferme les portes des Salons en 1767 pour n'avoir pas produit son morceau de réception dans les six mois qui suivent sa réception, comme le veut la tradition. Il travaille activement à ce tableau (L'empereur Sévère reproche à Caracalla, son fils, d'avoir tenté de l'assassiner) jusqu'à l'été 1769, abordant pour la première fois un sujet historique inspiré de l'Histoire romaine. Une fois cette étape franchie, il est pleinement admis à l'Académie, mais en tant que peintre de genre, et non en tant que peintre d'histoire, ce qui avait été l'une des plus grandes humiliations de sa vie. Greuze refuse alors toute participation aux manifestations organisées par l'Académie ou son successeur, l'Académie des Beaux-Arts, jusqu'en 1800. Abandonnant la peinture d'histoire, il donne une nouvelle tournure aux scènes de genre, les rapprochant de la peinture d'histoire, comme dans cette paire de toiles qui constitue quelques-uns de ses chefs-d'œuvre : La malédiction paternelle : Le fils ingrat et La malédiction paternelle : Le fils puni . Marié en 1759 à Anne-Gabrielle Babuti, la fille d'un libraire parisien, son mariage fut malheureux et sa femme probablement souvent infidèle. L'institution du divorce lui permet d'acter leur séparation en 1793, en gardant auprès de lui ses deux filles Anna-Geneviève, née en avril 1762, et Louise-Gabrielle, née en mai 1764. On sait peu de choses sur sa fille Anna, si ce n'est qu'elle était elle-même peintre et qu'elle a vécu avec son père jusqu'à sa mort. Il est probable que la plupart des tableaux qu'elle a réalisés jusqu'à cette date ont été attribués à son père, dont elle partageait largement la technique, ce qui rend extrêmement difficile l'établissement d'un corpus autonome de ses peintures. Greuze meurt dans son studio du Louvre (rue des Orties) le 21 mars 1805. Anne-Geneviève devient professeur de dessin et gagne modestement sa vie ; elle se brouille avec sa sœur, qui meurt en 1812. Anne-Geneviève lui survit jusqu'en 1842, vivant dans sa maison de la rue du Cherche-Midi. L'attention portée à l'expressivité de ses personnages et à la charge émotionnelle qu'ils véhiculent a permis à Jean-Baptiste Greuze de jouir d'une immense popularité auprès du public du XVIIIe siècle, et constitue encore aujourd'hui la véritable modernité de Greuze. Comme l'a dit l'artiste, "j'ai trempé mon pinceau dans mon cœur". Greuze est aussi un dessinateur exceptionnel et un portraitiste d'un immense talent et d'une longévité exceptionnelle qui a peint aussi bien le Dauphin (fils de Louis XV et père de Louis XVI) que le jeune Napoléon Bonaparte. 2. Le dernier Self-Portrait de Greuze Greuze a été très influencé par les peintures hollandaises tout au long de sa vie. Si la source d'inspiration pour les scènes de genre est à chercher du côté de Gerard Self-Portrait et des peintres de Leyde, l'influence de REMBRANDT a certainement été déterminante dans la réalisation de ses nombreux autoportraits. Ce n'est qu'en 1800 que Greuze reprend sa participation aux Salons. Cet autoportrait est l'un des six tableaux envoyés, au début de sa quatre-vingtième année, au Salon de l'été 1804. C'est le dernier Salon auquel il participe, 49 ans après son premier Salon en 1755. Ce portrait, aujourd'hui conservé au musée des Beaux-Arts de Marseille (6e photo dans la Gallery), a été peint peu avant le Salon de 1804. Il s'agit donc d'un véritable adieu de Greuze à la fois à son public et à l'art de la peinture, puisqu'il s'agit également de l'un de ses derniers tableaux. "Greuze était de taille moyenne, il avait un caractère fort, un front très large, des yeux vifs et profonds, un tempérament spirituel. Sa démarche annonçait franchise et génie, il était même difficile de ne pas dire " voici I Franks " sans presque le voir. " Cette description faite par A.L.C. Lecarpentier dans Notice sur Greuze lue dans la séance de la Société libre d'Emulation à Rouen (1805) nous donne une description du peintre qui renforce la puissante impression produite par ce tableau. Dans ce dernier autoportrait, Greuze reprend la composition d'un portrait qu'il avait peint une cinquantaine d'années plus tôt et qui se trouve aujourd'hui au musée de Tournus. Il se désigne du bout de son porte-crayon et ce geste, plein d'optimisme dans le tableau précédent, plein de jeunesse, peut maintenant être lu comme une affirmation, malgré le poids des années, de sa capacité continue en tant que peintre. Comme le souligne Edgar Munhall dans le Catalogue des expositions organisées par Greuze en 1976, ce geste plein d'assurance, qui contraste avec l'expression inquiète et fragile du regard, évoque les mots de Jean-Jacques Rousseau auquel il a souvent été comparé : "Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi". Le comparant aux autoportraits de Rembrandt, Arsène Houssaye écrit : "On s'étonnera de la vigueur d'un peintre de quatre-vingts ans ; c'est franc et vrai comme un portrait de Rembrandt ; c'est moins orgueilleux et moins beau, mais il y a ce sentiment de tendresse qui anime tous les portraits de Greuze". Un plan vertical (probablement la toile qu'il s'apprête à peindre) apparaît sur le côté droit du tableau et n'est pas présent dans son portrait de jeune homme. Cette surface, placée perpendiculairement à la jonction entre la main et le porte-mine, crée un sentiment d'enfermement. Il pourrait évoquer la marche inexorable du temps, l'approche de la fin de sa vie. Cette vision crépusculaire est renforcée par le choix d'une gamme chromatique sombre : un camaïeu de bruns, de gris et de lie de vin, sur lequel se détachent la blancheur des cheveux et la délicatesse du teint. Il existe deux autres versions de ce portrait dans les collections publiques : l'une au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg (Russie) (7e photo de la galerie), l'autre (beaucoup moins fidèle) au Phoenix Art Museum (Arizona - États-Unis d'Amérique) (dernière phto de la galerie). Notre tableau semble avoir été peint par sa fille très peu de temps après celui présenté au Salon de 1804, puisque l'inscription au dos indique qu'il a été offert en 1805, probablement juste après la mort du peintre, par sa fille Anna Greuze à la comtesse de La Tour. Le catalogue raisonné indique que Greuze a peint un portrait du marquis de La Tour vers 1780 (catalogue 1205). Bien qu'il ne soit pas possible d'établir avec certitude un lien entre ce modèle et la destinataire de ce cadeau, on peut supposer qu'il s'agissait d'une amie proche du peintre. Il est très difficile de savoir dans quelle mesure Greuze a pu être impliqué dans la réalisation de ce tableau lors de son exécution par sa fille. D'après l'inscription sur le cadre, il est très probable que Greuze était encore en vie au moment où l'œuvre a été peinte. En tout état de cause, la technique apparaît très habile : une couche picturale très fine, aujourd'hui profondément ancrée dans la toile d'origine, et peinte sans repentir apparent. 3. Encadrement Ce tableau a été encadré dans un cadre en bois sculpté et doré d'époque Louis XVI. Principales références bibliographiques : Camille Mauclair - Jean-Baptiste Greuze (suivi du Catalogue Raisonné de l'Œuvre peint et dessiné par J. Martin et C. Masson) Paris 1906 Edgar Wadsworth - Jean-Baptiste Greuze 1725-1805 (catalogue de l'exposition de 1977 organisée successivement au Wadsworth Atheneum de Hartford, au California Palace of the Legion of Honor de San Francisco et au Musée des Beaux-Arts de Dijon) Sous la direction d'Annick Lemoine, Yuriko Jackall et Mickaël Szanto, Greuze, L'enfance en lumière, catalogue de l'exposition de 2025 au Petit Palais.
  • Créateur:
    Anne-Geneviève Greuze (1762 - 1842, Français)
  • Année de création:
    1805
  • Dimensions:
    Hauteur : 67,01 cm (26,38 po)Largeur : 58,12 cm (22,88 po)
  • Support:
  • Mouvement et style:
  • Période:
  • État:
    21 ¼" x 18 ¼" (54 x 46.5) - Encadré : 26 3/8" x 22 7/8"(67 x 58 cm) Signé et daté au dos du cadre : "fait et donné à Mme Comtesse de La Tour par Anna Greuze 1805". Cadre en bois sculpté et doré d époque Louis XVI.
  • Adresse de la galerie:
    PARIS, FR
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU1568217018852

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