Arno Breker

Paire de chevaux en train de courir, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker

1978

Fils d'un tailleur de pierre, Arno Breker a étudié les beaux-arts et l'anatomie dans sa ville natale d'Elberfeld. À l'âge de 20 ans, il entre à l'Académie des arts de Düsseldorf. Il s'installe à Paris en 1926, où il poursuit sa formation dans le Studio de Maillol, qui le surnomme "le Michelangelo allemand du XXe siècle". Il partage son Studio avec Alexandre Calder et fréquente Jean Cocteau, Foujita, Brancusi, Pablo Picasso et d'autres artistes du Paris bohème de l'époque. C'est également à Paris, en 1933, qu'il rencontre Demetra Messala, la fille d'un diplomate grec qui a posé pour Maillol et Picasso, qu'il épouse en 1937. Après avoir remporté le prix prussien de Rome en 1932, il quitte Paris pour s'installer à la Villa Massimo, l'Académie allemande de Rome. De retour en Allemagne en 1934, son style évolue vers une imitation plus marquée de la sculpture antique. Il réalise deux statues monumentales pour le stade olympique de Berlin, avant d'être nommé professeur à l'école des beaux-arts de Berlin en 1937. Il se fait remarquer par le ministère de la Propagande du Reich, qui lui passe plusieurs commandes et met à sa disposition trois grands studios dans lesquels Breker réalise de nombreuses sculptures monumentales à la gloire du régime. Le 23 juin 1940, Breker accompagne Adolf Hitler lors d'une visite à Paris. Pendant l'Occupation, ses relations politiques lui permettent d'intervenir en faveur de nombreux artistes poursuivis par les nazis : il protège par exemple Pablo Picasso (alors communiste) des officiers de la Kommandantur. La plupart des œuvres d'Arno Breker ont été détruites à Berlin à la fin de la guerre en 1945 par les bombardements et les destructions intentionnelles perpétrées par les soldats des puissances victorieuses. Après la chute du régime nazi, Arno Breker n'a cependant jamais été poursuivi. Il ouvre un nouveau Studio à Düsseldorf, où il sculpte jusqu'à sa mort en 1991. Il réalise ensuite plusieurs commandes publiques en Allemagne (Bayreuth, Wuppertal), ainsi que les portraits de nombreuses personnalités, dont le roi Mohammed V du Maroc, Léopold Sedar Senghor (commande de l'Académie française en 1978) et les deux chanceliers de la République fédérale d'Allemagne, Konrad Adenauer et Ludwig Erhard. Le musée Arno Breker de Nörvenich expose actuellement certaines de ses œuvres.